L’interview de Gigg’s, community manager chez Winamax

Avec une communication avant-gardiste et adaptée aux réseaux sociaux, Winamax, site de paris en ligne, fédère une communauté de près de 500 000 abonnés sur Twitter et est très apprécié par les passionnés du ballon rond pour son esprit décalé et impertinent. Cette stratégie, réglée comme une horloge suisse, met en exergue l’importance actuelle des community managers dans l’image et la promotion des marques. Rencontre avec Gigg’s, CM chez Winamax.

Peux-tu te présenter et nous décrire brièvement ton parcours ?

Je réponds au surnom de Gigg’s et j’ai 22 ans. Dans la vie, je fais des blagues sur Internet et je passe le reste de mon temps à vouer un culte aux brunes bronzées ainsi qu’à Josh Maja. Je pourrais te raconter comment j’ai été le seul survivant d’une portée de trois enfants ou encore combien il m’est difficile d’oublier mon ex, mais franchement, tout le monde s’en badigeonne le nombril avec le pinceau de l’indifférence. Ah oui, je supporte les Girondins (dans tous les sens du terme). L’essentiel est là.

Concernant mon parcours, j’ai d’abord obtenu un Bac Littéraire avant de m’engager dans une Licence en Droit. En parallèle de mes études, j’ai toujours aimé partager ma passion pour le football, en écrivant pour différents sites et blogs ou bien en discutant sur les réseaux sociaux. Cette passion m’a conduit à commenter textuellement des matchs en télétravail pour RMC Sport (d’ailleurs, merci à eux de m’avoir offert mon premier salaire). Ce fut une expérience très sympathique, car on m’a laissé carte blanche dans ma production. Le fait que je commentais des matchs avec un ton plus décalé a visiblement tapé dans l’œil de Winamax qui m’a proposé d’intégrer l’équipe des community managers du secteur du sport alors que j’entamais la troisième année de ma licence à Grenoble. J’ai accepté et j’ai tout quitté pour rejoindre Paris en 10 jours et ça fait désormais deux ans que je m’amuse pour le compte de Winamax Sport.

Avant d’être community manager à Winamax, tu as commenté textuellement les rencontres de Ligue 1 sur le site web de RMC Sport… Suiveur assidu et doté d’une connaissance approfondie, que penses-tu du championnat de France et de son évolution ?

Déjà, il faut dire que le championnat de France est celui que je regarde le plus même si je m’intéresse évidemment à tous les grands championnats européens. Au travers de mon métier, je suis amené à regarder énormément de sports, simultanément, et plus particulièrement du football. Cela m’a inévitablement conduit à prendre pas mal de recul. Quand tu regardes une dizaine de matchs par jour sur un mur d’écrans, même lorsque tu consacres une immense partie de ta vie à ce merveilleux sport, tu as ta dose !

Donc, aujourd’hui, pour être honnête, je prends moins de plaisir devant du football qu’auparavant. Je suis plus critique. Ceci étant, je suis attentif à l’évolution du football français et je trouve que ça va dans le bon sens, notamment grâce à l’arrivée des coachs étrangers. Il y a encore cette fâcheuse manie à faire avec du franco-français, de rappeler des entraîneurs en échec (qui se retrouvent, par intermittence, consultants à la télévision) pour les mettre sur un nouveau banc où finalement ils vont encore échouer. Ça m’agace… Mais il y a aussi une tendance qui amène certains clubs à adopter de nouvelles méthodes insufflées par le savoir-faire étranger et ça, je vois cela d’un très bon œil.

Maintenant, concernant la compétitivité du championnat de France, on est encore très loin du compte. Avec la hausse des droits TV et l’arrivée d’investisseurs étrangers, les clubs français vont peu à peu avoir davantage de marge de manœuvre, mais ça ne sera pas révolutionnaire cependant. Déjà, si certains clubs peuvent conserver leurs meilleurs éléments, le niveau de la Ligue 1 serait plus fort. Ensuite, il y a aussi un travail à faire sur la formation afin de sortir encore plus de très bons jeunes. Les infrastructures sont bonnes, le vivier de joueurs est très intéressant en France, donc il ne manque plus qu’une vraie philosophie de formation, qui doit être propre au football français comme l’Espagne a défini la sienne par exemple. Dans l’écosystème actuel, je pense que l’enjeu pour le football français est de parvenir à s’appuyer sur ses jeunes talents en les conservant un peu plus longtemps en Ligue 1.

Comment es-tu arrivé chez Winamax ?

Winamax se charge de cibler les CM du secteur sportif dont il souhaite s’attacher les services. Je n’ai pas postulé, on m’a contacté. Ça fonctionne ainsi. Pourquoi moi ? Comme je l’ai dit précédemment, je pense que Winamax a jugé au travers de mes activités sur la toile que j’avais l’esprit recherché. On m’a donné l’occasion de le prouver et je les en remercie.

Winamax a parfaitement rompu avec les codes du secteur et adopté ceux de Twitter pour déployer sa stratégie de communication sur les réseaux sociaux depuis quelques années, démocratisant ainsi le pari sportif. Sans corporatisme, comment juges-tu cette stratégie ?

Winamax a adopté une stratégie avant-gardiste. Aujourd’hui, tout le monde essaye ou a essayé de faire plus ou moins la même chose, avec un succès très souvent moindre… Winamax a eu le mérite d’adopter cette stratégie, mais aussi de s’en donner les moyens. Ce n’est pas simple. Cet esprit Winamax, mis en lumière sur les réseaux sociaux, est global à l’entreprise et c’est une grande force. Il s’inscrit parfaitement dans les codes des réseaux sociaux et de notre cible.

As-tu une liberté totale chez Winamax ?

Liberté totale, non ; liberté unique, oui. On ne peut pas tout se permettre, mais, honnêtement, on a bien conscience d’avoir une marge de manœuvre extrêmement rare dans le milieu. Cette liberté est si précieuse… C’est ce qui nous anime aussi. Nous ne sommes pas bridés.

Pour toi, quelle est l’importance de la liberté et de l’indépendance dans le travail ?

Si nous n’avions pas cette liberté, nous n’en serions pas là, tout simplement. Je pense qu’elle est vitale au bon fonctionnement de notre service. Nous avons la chance d’être managés par des gens qui ont compris cela.

Avec un humour subversif et grinçant, tu détournes l’actualité footballistique. Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations sont infinies. En réalité, mon outil de travail est mon esprit, donc toutes les choses qui me passent par la tête peuvent potentiellement me servir. C’est très vaste. Lire, écouter, observer… Il nous suffit de vivre notre vie pour trouver l’inspiration.

Lorsque tu rédiges un tweet, as-tu des filtres et certaines limites ?

Nous n’avons pas tellement de filtres, mais nous avons des limites. Déjà de nature juridique, puis de bon sens. Même si on est piquant, on veut juste rire. Ce n’est que de l’amour, il n’y a pas de haine. On cherche avant tout à divertir, pas à blesser. Lorsque l’on rédige un tweet, on part d’un élément que l’on va diriger sur une personne, mais pas l’inverse. Ce n’est jamais personnel.

Est-ce difficile de ne pas céder à un tweet facile ?

Oui, c’est très difficile de ne pas céder au tweet facile et on n’y échappe pas parfois. On a une telle fréquence de production qu’il est parfois difficile de ne pas y céder. On dépend beaucoup de l’actualité, donc il faut rester lucide.

En février 2019, l’OL a vivement réagi à un tweet publié par le compte officiel de Winamax. Jean-Michel Aulas s’est insurgé… Finalement, c’est assez symptomatique de la position du football français aseptisé. Penses-tu qu’il y a un manque d’humour ?

Oui, je le pense. Cependant, ça progresse quand même. Aujourd’hui, de nombreux clubs français ont adopté une attitude plus légère sur les réseaux sociaux. Le processus prend plus de temps chez certains clubs que pour d’autres, mais, peu importe, nous conserverons notre ligne de conduite et il est hors de question de déroger à notre esprit pour tel ou tel club. Tout le monde est logé à la même enseigne chez nous, même les clubs sponsorisés par Winamax. Il est très important que notre service reste libre et indépendant.

As-tu eu des retours d’autres joueurs/clubs/entraîneurs… à la suite d’un de tes tweets ?
Parfois, nous avons des retours de différents acteurs. Certains adorent, d’autres détestent et de nombreux sont plus nuancés. C’est tout le charme du truc.

Quel est ton meilleur souvenir sur Twitter ? Ton pire souvenir ?

Mon meilleur souvenir restera le fameux WinamaxGate avec l’OL et le massage testiculaire. Je ne peux pas trop en parler, mais c’est une affaire qui restera dans nos mémoires.

Le pire… J’ai quelques bad buzz, mais ça peut arriver. On apprend de ces choses-là.

Lors d’une discussion, il y a quelques années, tu m’avais confié que la Premier League était devenue la NBA du football et que tu n’étais pas passionné par ce championnat. Peux-tu développer ?

Effectivement, il y a eu une période où la Premier League ne m’intéressait plus du tout, car c’était devenu davantage du divertissement que du football. Tactiquement, c’était très faible. Il y avait beaucoup de spectacle, car les équipes défendaient mal, mais c’est tout ! Je ne recherche pas ça dans le football. Ça se rapprochait un peu de la NBA où, la plupart du temps, les équipes ne défendent que dans le dernier quart-temps pour assurer l’entertainment si cher aux Américains… D’ailleurs, à cette époque, les clubs anglais étaient à la peine dans les Coupes d’Europe. Depuis, sous l’impulsion de Guardiola, Pochettino et consorts, le football anglais est redevenu convenable tactiquement. Avec les moyens financiers et donc les nombreux joueurs stars qui évoluent en Premier League, le championnat est devenu plus intéressant qu’il ne l’était il y a quelque temps où le football espagnol régnait en maître sur le continent.

Tu es également fan inconditionnel du club au scapulaire. Les Girondins de Bordeaux, ça représente quoi ?

Ça représente l’exaltation suprême de ma passion pour le football. Je suis tombé amoureux de ce club lors d’un séjour à Cap Girondins lors de l’été 2005 et la flamme est toujours vive. Quand j’aime, c’est déraisonnablement et je suis loyal en amour. Les Girondins n’y échappent pas. Mon cœur est Marine & Blanc. Mon amour pour le club m’a conduit à aimer la ville, à faire de superbes rencontres… Bordeaux représente une immense partie de ma vie. Je ne rate jamais un match des Girondins et j’ai pour habitude de traverser la France pour me rendre au stade, à domicile ou à l’extérieur. Je vis et je vibre pour ce club que je supporte dans tous les sens du terme. Et ça ne cessera jamais.

Pourquoi cet amour démesuré pour Josh Maja ? Jusqu’où peut-il aller ?

C’est indescriptible. Un coup de foudre. Il est arrivé dans une période vague aux Girondins, qui dure depuis trop longtemps (depuis 2010)… Je l’avais vu sur Netflix en regardant la série sur Sunderland. Lorsque j’ai appris qu’on allait le signer, je me suis raccroché à lui et je me suis hypé tout seul. Je crois que j’avais un besoin profond de me raccrocher à un joueur au moment où j’avais de plus en plus de mal à rester attaché à mon club… C’est presque psychanalytique. Sans l’avoir vu jouer, j’ai décidé d’en faire une sorte d’idole et même un frère. J’ai envie d’assurer la propagande pour ce mec, j’ai une affection sans faille et j’ai envie de le voir réussir. Toute la genèse de cette histoire est là.

Aujourd’hui, elle a pris des proportions inattendues : j’ai eu la chance qu’il m’offre un maillot (comme mon autre prince Yassine Benrahou, gros cœur sur lui) lorsque j’ai fait le déplacement à Dijon. C’était un moment exceptionnel. Une sensation indescriptible, une telle intensité… Le fait de recevoir, après avoir tant donné, est une chose merveilleuse. Je pense que j’ai déjà atteint l’apogée de ce que je pouvais vivre grâce à mon amour inconditionnel pour Josh Maja. Avec son geste, il m’a offert de la reconnaissance et c’est extrêmement précieux. Je lui exprime toute ma gratitude. Je ne le lâcherai jamais, c’est mon gars. J’ai été le premier à croire en lui et je me réjouis qu’aujourd’hui d’autres aient rejoint le mouvement. Ces récentes performances, en plus de me combler de fierté, ont accéléré la hype souhaitée. Sur les réseaux sociaux, j’ai reçu des centaines de messages lorsqu’il a marqué son triplé contre Nîmes. C’était complètement dingue, j’avais l’impression d’être devenu papa ! Pour ces moments-là, j’aime Twitter ! Longue vie au prince Josh Maja.

Ton pronostic pour la victoire finale en Ligue des champions cette année ?

Je pense que ça va se jouer entre Liverpool et Manchester City.

Si tu pouvais revivre un moment de football…

Si je devais revivre un moment, ce serait bien évidemment le titre des Girondins en 2009… Revoir les sourires de Marouane Chamakh et Yoann Gourcuff… Quelle époque bénie.

Si je devais en réécrire un, ce serait le quart de finale de Ligue des Champions entre Lyon et Bordeaux, car il n’y avait pas main de Matthieu Chalmé…

Tu as des projets qui arrivent ?

J’ai pour projet de trouver la femme de ma vie, oui. Comme ça, on pourrait vivre une vie heureuse loin des relances hasardeuses de Pablo Castro, par exemple.

Si tu devais délivrer une passe décisive ?

Je me mets en mode Pirlo là et je délivre à…

  • Ma maman ! Je l’aime encore plus que Josh Maja, mais, contrairement à Josh, je ne lui dis pas assez.
  • Mes collègues de travail, car je ne suis pas tout seul.
  • Le FC ex, que je préside, c’est-à-dire l’Amicale de ceux qui ont du mal à oublier leurs exs… Je sais que nous sommes nombreux, notamment au sein de ma team sur Twitter, alors force à nous.
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