L’interview de Martin Jaglin, cofondateur de Mon Petit Gazon

Devenu la référence des jeux de fantasy football, Mon Petit Gazon connaît un succès grandissant auprès des passionnés du ballon rond depuis son lancement en 2011. Le site internet qui permet de défier ses amis chaque week-end a fait le plein de nouveautés pour cette nouvelle saison. L’occasion idéale d’interviewer Martin, un des trois fondateurs de MPG.

Avant d’évoquer Mon Petit Gazon, peux-tu te présenter et nous parler brièvement de ton parcours ?

Je suis Martin Jaglin, cofondateur de MPG. J’ai fait mes études à Paris, notamment de l’Eco-Gestion à Dauphine. Je me suis lancé dans la Tech après la bulle Internet de 2000 en travaillant dans des agences digitales. Ces années de croissance étaient assez dingues, avec cette impression de défricher de nouveaux territoires pour les marques. J’ai aussi écrit un bouquin en 2005 – oui, je me la raconte – pour référencer toutes les meilleures initiatives technologiques de l’époque. Pour rappel, il n’y avait même pas de smartphone, de Facebook ou de Twitter. C’était l’apogée du blog et du « search texte ».

Quel est ton rôle et quelles sont tes missions au sein de Mon Petit Gazon ?

Chez Mon Petit Gazon, je m’occupe des partenariats avec des entreprises comme L’Équipe ou encore Le Five, de la partie business avec Unibet, Puma, Red Bull… et de l’ambiançage de la communauté avec notre community manager, JB. J’écris également les textes dans le jeu pour que ça transpire la bonne humeur.

Peux-tu nous raconter la genèse de Mon Petit Gazon et nous expliquer son concept ?

La genèse, c’est la bière de trop où tu refais le monde. Pour le concept, c’est avant tout un jeu gratuit dans lequel tu défies tes amis. Le foot est presque secondaire. Le plus important est de mettre le seum à tes potes, car il n’y a ni de l’argent ni des cadeaux à gagner. Et pour battre ton pote, il faut que tes joueurs professionnels aient bien joué le week-end en championnat.

Alors que Mon Petit Gazon n’était qu’un simple projet entre amis, en dehors des heures de travail, c’est aujourd’hui une entreprise dans laquelle vous travaillez à plein temps… Comment et à quel moment avez-vous passé ce cap ?

Il y a eu plusieurs déclencheurs. Premièrement, la barre des 1 000 000 d’utilisateurs qu’avec le bouche-à-oreille. Deuxièmement, le crowdfunding avec notre communauté qui a directement donné 40 000€ pour faire une application et dernièrement, la Premier League. À un moment donné, nous avons fait le choix de nous lancer, même si nous avions des jobs et des salaires intéressants.

Quel est ton sentiment par rapport à ce succès ?

Écoute, c’est une vraie satisfaction d’être milliardaire en faisant un jeu décalé. Du coup, j’ai privatisé la rue qui va de chez moi au travail. J’ai dû rincer quelques politiques, mais je n’ai plus de bouchon.

Pour l’anecdote, Martin Solveig fait partie des investisseurs de Mon Petit Gazon. Peux-tu nous en parler ?

Ah oui, c’est énorme ça. Lors du crowdfunding, nous avons mis une dotation improbable de 1000€ pour faire un foot contre nous, les fondateurs. Quelques jours plus tard, on découvre qu’une personne s’est chauffée. Naturellement, nous allons voir son nom et nous découvrons que c’est… Martin Solveig. Quand nous avons fait la levée de fonds, nous avons pensé à lui. Et puis, c’est un gros fan de football. Il lit L’Équipe tous les jours et il peut te sortir des pépites MPG en veux-tu en voilà.

Combien avez-vous d’utilisateurs à l’heure actuelle ?

Nous avons 1,3 million d’utilisateurs, dont 650 000 en France. Nous avons également plus de 500 000 personnes qui ont joué uniquement à MonPetitProno. Ça fait donc plus de 1,8 million de personnes sympas, belles et drôles qui ont joué à nos jeux inutiles.

Aujourd’hui, quel est votre modèle économique ?

Aujourd’hui, notre modèle économique est basé à 80% par la publicité et 20% par le freemium. D’ailleurs, si tu es un joueur MPG et que tu lis cette interview, ne fais pas ta barre et craque sur le mode « Expert ».

De nombreuses jeunes entreprises et startups sont obligées de se réinventer pour mieux renaître et évoluer. Est-ce que cela a été le cas avec Mon Petit Gazon ?

À l’inverse de nombreuses startups, nous nous sommes mis à 100% sur notre projet quand nous avions une audience concrète et un début de chiffre d’affaires déjà établi. D’habitude, on te dit de faire le contraire : te lancer pour tenter ton idée. Généralement, c’est à ce moment-là que tu pivotes. Le grand classique, c’est la startup B2C (business to consumer) qui passe en B2B (business to business) pour engranger du cash plus facilement… Le B2C est complexe quand même, il faut avoir une taille critique.

Dans votre communication, on sent une certaine transparence, une proximité et une réelle spontanéité… Est-ce une volonté stratégique ?

Nous avons 6 personnes qui analysent les meilleures blagues sur les réseaux sociaux du monde entier, puis nous avons développé un bot pour les mélanger et en sortir la substantifique moelle. Même Gad Elmaleh ne peut pas pomper ça. Imparable.

Es-tu conscient de la dimension sociale de ce jeu ?

Tu as complètement raison ! Au début, on pensait que c’était un jeu de foot et finalement c’est un jeu de potes. Tu t’en fous de Florian Thauvin dans le fond, tu veux juste qu’il colle un gros doublé à ton enfoiré de pote qui ne t’a jamais remboursé le dernier dîner.

Après la Ligue 1, la Premier League ainsi que la Liga, c’est au tour de la Ligue 2 et de la Série A de débarquer sur Mon Petit Gazon… Quelles sont vos motivations et vos attentes avec ces arrivées ?

Pour la Ligue 2, nous avons pensé que de nombreuses personnes en France avaient entendu parler de MPG, mais qu’ils voulaient acheter la pépite ou l’attaquant phare du club voisin. Pour la Série A, le niveau a quand même grandement évolué ces dernières années… Et puis nous ne pouvions pas laisser filer le Duc comme ça, c’est le meilleur CM que le PSG n’ait jamais eu. Il fait des lettres et tout.

À noter que la Ligue des champions arrive également cette année sur Mon Petit Gazon.


Quelles sont les autres nouveautés cette saison ?

Un système de montées/descentes pour que les internautes puissent faire de grandes compétitions à plusieurs centaines d’amis. Par exemple, dans ton école, tu te sens pousser des ailes, tu crées une multi-ligue et tu balances le code à tous les gens que tu croises. Tu peux enfin savoir qui sera le meilleur de ton école à MPG (ou le plus chanceux, c’est selon).

Pour tous les amoureux de la Ligue 1, quels sont les joueurs à sélectionner la saison prochaine ? Et les joueurs à éviter ?

Les pépites de l’année dernière étaient Rémi Oudin, Kenny Lala, Youcef Atal ou même Nicolas Pépé. Cette saison, à l’heure où je te réponds, il y a Pablo Sarabia qui semble être le meilleur rapport qualité/prix pour un transfert du PSG depuis 2 ans. Joachim Andersen semble aussi être un bon coup pour l’OL. Et du côté de l’AS Monaco, après une année en enfer, je les vois bien faire un parcours similaire à celui de Lille qui est passé proche de la relégation avant d’accrocher la Ligue des champions la saison suivante. Gelson Martins peut exploser. Et allez, pourquoi pas Nemanja Radonjić que tout le monde a enterré après son année compliquée.

As-tu des conseils à donner aux nombreux utilisateurs ?

Je conseille aux nombreux utilisateurs de choisir des amis qui ont la vanne facile dans leur ligue MPG, et pas forcément les gros experts du football.

Désormais, souhaitez-vous vous développer un peu plus à l’étranger ?

Oui, nous avons un espagnol (coucou Nacho !) qui est avec nous à Paris pour faire de belles choses en Espagne et nous avons déjà signé un deal avec SPORT, un grand média.

Quels sont vos objectifs cette saison ?

Notre objectif est de faire marrer entre un demi et un million d’utilisateurs chaque mois.

Selon toi, quel est l’avenir de Mon Petit Gazon ?

Ton hygiène ne me regarde pas, mais avec le réchauffement climatique, fais-toi le maillot de temps en temps quand même.

Si tu devais délivrer une passe décisive ?

Je fais une passe décisive à Benoit, notre développeur Front-End qui aime autant le HellFest que React.

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