Dans les coulisses des Bleues avec Claire Gaillard

Alors que l’équipe de France féminine de football dispute sa quatrième Coupe du monde et sa première à domicile, Claire Gaillard dévoile son livre « La grande histoire des Bleues » dans lequel elle évoque les coulisses des Bleues. Pour Tellement Foot, elle a accepté de répondre à quelques questions sur cet ouvrage et sur les personnes qui ont popularisé le football pratiqué par les femmes dans l’Hexagone. Rencontre avec Claire Gaillard, responsable presse et communication au sein du Comité d’Organisation de la Coupe du monde féminine 2019.

Peux-tu te présenter et nous raconter brièvement ton parcours ?

Je suis Claire Gaillard, j’ai 33 ans. Je suis diplômée du centre de formation des journalistes à Paris et j’ai été reporter et éditrice à la rubrique football du quotidien L’Équipe entre janvier 2009 et juillet 2017. J’ai suivi les matchs des équipes de France féminines après l’Euro 2013 et jusqu’à l’Euro 2017. Puis, j’ai décidé de rejoindre le Comité d’Organisation de la Coupe du monde féminine 2019 pour vivre un grand événement sportif international au cœur du système.

Tu peux nous expliquer ton rôle et tes missions au sein du Comité d’Organisation de la Coupe du monde féminine 2019 ?

Je suis responsable presse et communication du Comité d’Organisation en charge de la mise en place de la stratégie de communication autour de la Coupe du monde féminine de football. Mon objectif est de promouvoir cette compétition auprès du grand public, mais également de gérer les relations presse avec les journalistes qui souhaitent faire des reportages à ce sujet. Avec la contribution de tous les services au sein du Comité d’organisation, nous avons organisé de nombreux événements pour essayer de toucher un maximum de personnes afin que cet évènement soit une très belle fête.

En parallèle de cette activité, l’éditeur Hachette m’a confié la réalisation d’un ouvrage sur l’histoire des Bleues.

Justement, pour évoquer ce livre, pourquoi as-tu souhaité raconter l’histoire de l’équipe de France féminine ?

En 2017, Hachette a constaté qu’il y avait un gros manque sur l’histoire du football pratiqué par les femmes. Avec la Coupe du monde féminine 2019 organisée en France, les équipes d’Hachette souhaitaient sortir un ouvrage à l’occasion de cette grande première. Comme je suivais l’équipe de France féminine pour L’Équipe à ce moment-là, ils m’ont contactée au printemps 2017 pour me proposer cette collaboration. Le projet m’a immédiatement intéressée et donc j’ai naturellement accepté.

Apparue aux yeux du grand public en 2011, l’équipe de France féminine a une longue histoire. J’avais à cœur de la raconter ainsi que le parcours de ces joueuses… Aujourd’hui, s’il y a une Coupe du monde féminine organisée en France, c’est grâce à plus de 300 internationales qui se sont battues pour se faire une place, mais aussi grâce à des dirigeants qui ont cru au football féminin.

Avant cette demande de l’éditeur, avais-tu pensé et eu l’envie d’écrire un ouvrage sur ce sujet ?

J’avais fait le constat du manque d’archives également. À partir du premier match officiel en 1971 et jusqu’au début des années 90, 2000, il y a peu de documents d’archives… Il y a de nombreux livres sur les Bleus, sur le football pratiqué par les hommes, mais finalement il y en a peu sur le football pratiqué par les femmes et l’équipe de France féminine.

Pour revenir à ta question, je n’avais pas la prétention d’écrire un livre à 33 ans. Mais, après mes 9 années à L’Équipe, dont les 4 où j’ai suivi cette équipe de France féminine, ainsi que les nombreux témoignages des joueuses et des personnes de ce milieu, je me suis dit qu’il y avait de belles histoires à raconter et que cela pouvait intéresser des petites filles ou des préadolescentes qui pratiquent le football et qui peuvent s’identifier à certaines joueuses.

Comment s’est déroulé le travail d’écriture ?

J’ai commencé par un travail de recherches durant environ 6 mois en parallèle de mon activité. Ce travail s’est principalement concentré sur les ouvrages existants comme « Au bonheur des filles » de Pascal-Grégoire Boutreau ou encore « L’histoire populaire du football » de Mickaël Correia.

Après cette période de recherches, j’ai effectué une trentaine d’entretiens, dont au moins 25 réalisés physiquement de Paris à Barcelone en passant par Metz ou Lyon, sur mon temps libre pendant environ 5 mois. Puis, j’ai effectué un travail d’écriture de ces entretiens et portraits pour retracer fidèlement ces histoires. En amont, j’avais déjà rédigé la partie 3 « Les Bleues en Coupe du monde » ainsi que les annexes comme la liste des sélectionneur(e)s et des internationales et le début de la partie historique.

En quelques mots, peux-tu nous parler des grandes étapes de cette équipe de France ?

En France, le premier match a eu lieu le 30 septembre 1917 entre deux équipes du Fémina Sport, un club omnisports féminin. En 1920, la sélection française est allée en Angleterre pour disputer quelques matchs et les Anglaises sont également venues en France.

Il y a eu un véritable temps fort lors de la Première Guerre mondiale, lorsque les femmes, appelées les munitionnettes, ont remplacé les hommes dans les usines d’armement et ont découvert leurs passions, notamment le football. Quand les hommes sont revenus à la fin de la guerre, la pratique du football par les femmes s’est un peu éteinte. Ensuite, le régime de Vichy l’a interdite. Puis, il a fallu attendre les années 70 pour apercevoir l’émergence du football pratiqué par les femmes.

À partir de 1968, j’ai choisi d’interroger un témoin lors de chaque étape du développement du football féminin. Ainsi, on peut retrouver Ghislaine Royer-Souëf pour 1968 ou encore Jean-Michel Aulas avec, en 2004, la fusion du FC Lyon vers l’Olympique Lyonnais, mais aussi le fils de Louis Nicollin qui nous raconte l’engagement de son père pour faire de la place aux femmes dans son club et ainsi changer les codes.

Il a fallu des résultats sportifs pour que la femme trouve sa place, mais aussi et surtout des dirigeants qui impulsent des changements positifs.

Dans ton livre, tu as souhaité mettre en avant les joueuses avec de nombreux portraits issus d’entretiens. Certains témoignages t’ont ouvert l’esprit, les yeux ?

Avec mon expérience, j’ai été sensibilisée par le football féminin, mais oui évidemment… Je peux te parler d’Élodie Thomis qui a un parcours atypique. Elle faisait de l’athlétisme et un jour, elle a décidé de participer à un tournoi de football. Lors de ce tournoi, elle a littéralement explosé tous les records au niveau de la vitesse. Venant d’un autre sport, elle n’avait ni des prédispositions techniques ni un amour particulier pour le ballon rond, mais elle a énormément travaillé pour combler son manque de connaissances. Certains entraîneurs ont aidé Élodie comme Gérard Prêcheur à Clairefontaine, Brigitte Henriques ou encore Patrice Lair à Montpellier qui lui faisait des fiches.

Élodie Thomis a souffert et a été très touchée par les critiques liées à sa technique. La vitesse, sa qualité première, était une nouveauté dans le football féminin. Elle a apporté quelque chose de nouveau. Aujourd’hui, on a appris à intégrer ces qualités, ces atouts dans les systèmes de jeu, car le football féminin s’est développé et a progressé… Pour donner un autre exemple, il y a vingt ans, il n’y avait pas d’entrainements spécifiques pour les gardiennes.

Elle a subi des critiques et une certaine défiance de son talent par des personnes du « milieu », c’est ça ?

Oui, elle a eu des critiques des adversaires et des joueuses quand elle est arrivée à Clairefontaine. Avec toute cette concurrence, les places sont chères. Heureusement que les entraîneurs, les formateurs et certaines de ses coéquipières ont cru en elle.

Dans le livre, Louisa Necib raconte qu’elle a inscrit de nombreux buts grâce aux nombreuses qualités d’Elodie Thomis. Selon moi, cette histoire peut parler à des petites filles qui pratiquent le football et qui croient en leur rêve.

Un cas similaire peut-il encore se reproduire avec l’évolution positive du football féminin et la structuration actuelle ?

Oui, je pense. Il reste encore une marge de progression au niveau de la structuration parce qu’elle est récente. Cependant, je pense qu’aujourd’hui, on aurait éventuellement détecté une Elodie Thomis un peu plus tôt. Elle aurait eu un peu plus de temps pour apprendre la technique, les systèmes de jeu…

Ce livre est-il destiné aux petites filles qui pratiquent le football ?

Le point de départ est de rendre hommage aux personnes qui ont permis qu’une Coupe du monde féminine se déroule en France et qui ont participé au développement du football pratiqué par les femmes. D’ailleurs, c’est fantastique quand on regarde la hausse des licenciées… En 2011-2012, il y avait 86 000 licenciées et aujourd’hui, il y a en 184 000 selon les derniers chiffres de la Fédération française. Ce boom exceptionnel s’explique par le travail de la FFF, des clubs et de la passion des joueuses à tous les niveaux.

Je pense que cela va intéresser les petites filles, les préadolescentes et les adolescentes qui pratiquent le football et qui ont envie de comprendre comment des joueuses comme Wendie Renard ou encore Amandine Henry sont parvenues à s’imposer…

On a également voulu un ouvrage très visuel, agréable à feuilleter, car c’est un livre assez conséquent de 224 pages avec beaucoup de textes… C’était important pour moi de le séquencer et de retracer les carrières des joueuses avec des belles photos.

Quatrième Coupe du monde et première à domicile pour l’équipe de France féminine, cette compétition marque-t-elle un virage important pour le foot féminin dans l’Hexagone ?

Clairement. Pour moi, cette Coupe du monde doit concrétiser tous les efforts fournis par les différentes parties prenantes. On sait qu’il y a déjà 14 matchs à guichets fermés dont celui d’ouverture au Parc de Princes diffusé sur TF1 avec la présence des médias du monde entier. La visibilité médiatique promet, les partenaires commencent également à arriver… Donc oui, c’est un virage !

Cela doit également permettre de poursuivre le boom des licenciées. Avec le travail effectué par la Fédération depuis 2011, les petites filles qui vont suivre cette compétition doivent pouvoir trouver des structures pour jouer au football. L’héritage de cette compétition doit permettre d’augmenter la disponibilité des structures d’accueil.

Le développement du football féminin en France est-il trop dépendant des résultats des Bleues ?

Tu as raison… Je pense qu’on attend toujours des résultats pour avoir un engouement. Quand la boxe française triomphe aux JO de Rio, cela entraîne une hausse des licenciés. C’est valable pour tous les sports.

Il ne faut pas non plus trop mettre la pression sur les Bleues, elles sont déjà conscientes du rôle qu’elles ont à jouer et elles sont suffisamment ambitieuses. Aujourd’hui, il faut aussi que les structures soient capables d’accueillir les 184 000 licenciées.

La visibilité offerte par cette Coupe du monde va permettre à de nombreuses personnes de regarder du football féminin et de se déplacer dans les stades. Cela va être une belle fête donc les petites filles auront forcément envie d’essayer, de se tester à la rentrée.

Aujourd’hui, le football pratiqué par les femmes ne connaît pas (ou peu) l’individualisation des footballeuses. Comment expliquer cela ? Selon toi, le football féminin a-t-il besoin d’avoir des égéries ?

Le football féminin a besoin d’incarnation. Dans ce livre, ma démarche de mettre en avant ces joueuses répond à ton constat. Il y a une nécessité d’incarner la pratique. Si cet ouvrage est destiné à des petites filles, elles doivent pouvoir se reconnaître dans les différents parcours de ces joueuses. Je suis persuadée qu’une petite fille a besoin d’un modèle.

Je peux prendre l’exemple de Louisa Necib. Elle faisait de la gymnastique jusqu’à ses 12 ans et un jour, elle a demandé à s’inscrire au football car une équipe se montait dans son quartier. Elle voulait simplement jouer au football et connaître les joies collectives.

La compétition va offrir la possibilité aux médias de raconter ces histoires atypiques avec de nombreux portraits comme celui de Maéva Clemaron qui joue au FC Fleury et en équipe de France, mais est également architecte.


La féminisation de la pratique n’étant que très récente, les joueuses sont-elles obligées d’avoir un « deuxième métier » dans le même temps ?

Certaines femmes jouent et travaillent en même temps par nécessité, mais aussi par choix comme Gaëtane Thiney qui trouve son équilibre dans le fait d’avoir une activité professionnelle à la Fédération française et de jouer avec le Paris FC. Elle a refusé d’aller à Clairefontaine en formation, car elle ne se voyait pas passer à côté de sa jeunesse. Certaines souhaitent se consacrer uniquement au football et peuvent le faire grâce à l’OL, au PSG…

À noter également que les joueuses ont un contrat fédéral et non un contrat professionnel. Les pratiquantes doivent aussi connaître la difficulté d’en faire un métier. Aujourd’hui, c’est une poignée de joueuses, de privilégiées. On espère que cela va évoluer dans le bon sens.

Le parcours des Bleues à la Coupe du monde 2011 a-t-il été la naissance populaire du football féminin en France ?

Oui, effectivement. Cette naissance populaire arrive en 2011 parce qu’il y a des résultats avec cette demi-finale lors de la Coupe du monde en Allemagne et le premier sacre d’un club français en Ligue des champions avec les filles de l’Olympique Lyonnais. Ces deux performances ont offert un coup de projecteur sur le football pratiqué par les femmes en France.

L’histoire de cette équipe de France a débuté dans les années 1920 puis elle a été officiellement reconnue par la Fédération Française de Football en 1970… Comment expliquer que sa naissance populaire n’apparaisse qu’en 2011 ?

Dans un premier temps, le régime de Vichy a interdit la pratique du football par les femmes de 1941 à 1968 donc on ne peut pas dire que le contexte a permis une structuration rapide. De son premier match officiel en 1971 jusqu’à 2011, l’équipe de France féminine n’a pas été mise sous le feu des projecteurs, car il n’y avait pas forcément des dirigeants qui y croyaient. Le football est un univers très masculin. Marilou Duringer, qui a été au Conseil fédéral de la Fédération française pendant de longues années et chef de la délégation de l’équipe de France féminine, a réellement fait évoluer la cause. Sans elle, sans Noël Le Graët, ni Louis Nicollin à Montpellier ou encore Jean-Michel Aulas à Lyon, le football féminin ne serait pas aussi fort. Ces dirigeants avaient des croyances fortes pour que la femme trouve sa place dans la société et assure un certain équilibre.

Puis, les résultats génèrent des décisions. En 1997, les Bleues se qualifient pour la phase finale d’un Euro, mais elles se font éliminer lors de phase de groupes donc le coup de projecteur a été assez bref. En 2003, l’équipe de France féminine se qualifie pour la Coupe du monde lors du match de barrage, diffusé sur Canal+, face à l’Angleterre au Stade Geoffroy-Guichard devant plus de 20 000 spectateurs avec un but de Corinne Diacre. À ce moment-là, il y a une véritable mise en avant du football féminin. Malheureusement, les résultats sportifs n’ont pas suivi après cela et jusqu’en 2011…

Depuis 2011, les instances du football français ont également permis le développement du football féminin avec le « plan de féminisation du football » à l’initiative de Noël Le Graët avec des objectifs quantifiables et précis, non ?

Exactement. Pour la petite histoire, quelques jours après son élection, Noël Le Graët est allé en Allemagne pour suivre cette Coupe du monde féminine en 2011 et il a vu que les stades étaient remplis, les villes vivaient une ambiance de Coupe du monde… Cela a été un déclic. À son retour, il a décidé d’impulser un vrai changement et de mettre l’équipe de France féminine dans les mêmes conditions que la sélection masculine pour les voyages, les équipements… Dans la foulée, il a mis en place un plan de féminisation et a missionné Brigitte Henriques pour le mener avec l’objectif de franchir la barre des 100 000 licenciées.

Aujourd’hui, les instances du football sont-elles aussi en train de se « féminiser » ?

Oui, c’est le cas à la Fédération Française de Football. Au sein du comité exécutif, on peut compter 4 femmes sur 14 membres avec Brigitte Henriques (vice-présidente), Laura Georges (secrétaire générale), Marie Barsacq et Nathalie Boy de la Tour (présidente de la LFP). C’est aussi le cas à l’Olympique Lyonnais avec l’OL Academy qui respecte la parité avec Jean-François Vulliez et Sonia Bompastor à sa tête. On peut dire que les lignes ont bougé.

Comment expliques-tu l’engouement actuel pour le football pratiqué par les femmes ? Est-ce le fruit de ces nombreuses années de travail des instances du football français ?

Je pense qu’il y a une couverture médiatique forte liée à l’organisation de cette Coupe du monde en France… Mais il faut également savoir que les contrats TV ont été signés avant et que l’engagement de TF1 et Canal+ remontent maintenant à plusieurs années. Cette compétition s’inscrit aussi dans une dynamique forte pour le football français. Nous avons eu l’Euro 2016 qui s’est très bien passé puis le titre en Russie l’année dernière. Les médias surfent là-dessus, mais l’engagement a été pris avant cette Coupe du monde en France. Par exemple, Canal+, détenteur des droits de la première division française féminine, diffusait cette année pour la première fois tous les matchs de Championnat et a mis en place de nombreux dispositifs, émissions spéciales…

Souvent raillé, le football pratiqué par les femmes en France souffre-t-il encore de son traitement médiatique ?

Le football pratiqué par les femmes est récent et l’homogénéité du championnat français peut engendrer des railleries. On peut entendre des moqueries quand l’OL s’impose sur des scores larges et écrase le championnat de France, par exemple. Il faut noter que les joueuses de ce club sont dans les meilleures conditions et elles portent aussi le football féminin. Il faudrait que d’autres clubs en France arrivent à hausser leur niveau, mais cela nécessite une enveloppe financière. Hausser le niveau de compétitivité est d’ailleurs le plus grand challenge de la FFF sur ces prochaines années. Le football féminin ne demande pas aux journalistes d’être gentils, mais d’être objectifs. Il ne faut pas être dans la critique gratuite.

Si tu devais délivrer une passe décisive ?

C’est une très bonne question… Je vais délivrer cette passe décisive aux supporters français qui vont suivre cette équipe de France. La Coupe du monde 2019 va être une belle fête populaire et familiale. Je pense que le rôle des supporters va être primordial pour que cette compétition soit une réussite, mais aussi pour les joueuses.

Pour rappel, le livre « La grande histoire des Bleues : L’histoire du foot au féminin » est déjà disponible sur Amazon.

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