S’associant au groupe cinématographique mk2, le Paris Saint-Germain a dévoilé au grand public le 22 juillet dernier une expérience immersive du Parc des Princes intitulée PSG Experience. Vouée à devenir une destination touristique majeure de Paris, cette visite interactive offre une opportunité unique de découvrir les coulisses de cette enceinte mythique, de s’immerger dans l’histoire du club ou encore de survoler la capitale grâce aux dernières technologies de réalité virtuelle. Conviés à l’avant-première, nous avons posé quelques questions à Elisha Karmitz, le directeur général de mk2.
Pouvez-vous vous présenter et nous décrire brièvement vos missions au sein de mk2 ?
Je m’appelle Elisha Karmitz et je suis le directeur général de mk2, un groupe de cinéma. Je m’occupe de la stratégie et de la diversification. Dans le cadre de la diversification, nous avons une agence de communication qui se nomme MK2+ ainsi qu’une société sœur s’intitulant YWF pour « Young, Wild and Free » en référence à la chanson de Snoop Dogg que vos abonnés doivent connaître. Cette filiale consiste à créer des expériences immersives et muséales dans de multiples secteurs, donc pas uniquement celui du cinéma. Ce partenariat avec le PSG en est d’ailleurs un parfait exemple.
Justement, comment s’est faite la collaboration avec le club de la capitale ?
Cette collaboration est avant tout une rencontre, elle s’est faite progressivement. L’envie de départ du PSG était de valoriser cet espace au-dessus de la boutique officielle du club située au stade Jean-Bouin. Depuis plusieurs années maintenant, nous sommes experts dans le domaine de la réalité virtuelle, nous avons donc naturellement proposé puis élaboré ce projet avec le PSG. Nous avons rapidement eu le souhait de rajouter à ce projet la visite du stade, mais également l’History Room qui permet d’avoir un véritable espace muséal afin de raconter l’histoire de ce club mythique.
L’immersion est construite en trois phases : le Stadium Tour, l’History Room et l’Arcade VR… Était-ce primordial de proposer une expérience vraiment unique pour un club comme le PSG ?
Chez mk2, nous avons l’habitude de faire des expériences très haut de gamme, accessibles au public et extrêmement qualitatives. Je pense que ça fait également partie de l’ADN du PSG. Nous avons conçu, financé puis développé cette expérience et nous l’exploitons désormais. Comme c’est une première dans le milieu du sport, nous avions envie de montrer notre savoir-faire ainsi que notre expertise et de réaliser une expérience de qualité.
Comment moderniser sans renier l’ADN du club ?
Il y a deux éléments à prendre en compte. D’un côté, nous avons des technologies qui nous permettent de raconter une histoire en utilisant des formats différents comme la réalité virtuelle, les technologies digitales et les technologies de projection, par exemple. De l’autre côté, nous avons une histoire. La technologie ne veut rien dire sans une histoire à raconter. Autour de cette visite, nous avions la volonté de pouvoir avoir un lieu qui raconte le club depuis sa naissance et de vraiment mettre les fans au centre de l’expérience. Nous avons vraiment envie que les ultras et les supporters puissent avoir un sentiment de fierté de ce que nous avons montré de l’histoire du club, mais également qu’ils puissent transmettre les émotions vécues et se projeter dans les émotions qu’ils vont pouvoir vivre. Nous souhaitions trouver un juste milieu entre l’histoire passée et celle qui est en train de s’écrire.
Est-ce une vraie difficulté de ne pas en faire un événement élitiste quand l’image de cette PSG Experience semble très moderne et prestigieuse ?
Non, car le côté premium pour nous, c’est d’abord de produire une expérience avec sincérité et passion. Nous avons vraiment mis les moyens nécessaires pour que ces envies soient matérialisées. Nous avons également des tarifs qui sont alignés sur tous les prix pratiqués par les autres grands clubs du monde. Ensuite, le PSG est une marque populaire donc c’était primordial de proposer une expérience qui s’adresse à tout le monde, aux fans, aux touristes et aux familles.
Effectivement, malgré le positionnement unique et avant-gardiste de cette expérience, les tarifs affichés ne sont pas excessifs… Était-ce un choix stratégique afin de séduire un large public et en faire un loisir familial et touristique ?
Notre volonté avec la stratégie prix était de nous aligner sur les concurrents internationaux présents sur ce marché, mais aussi de pouvoir avoir des tarifs abordables pour découvrir l’expérience. Il y a des tarifs préférentiels pour les jeunes, les enfants, les séniors ou encore les membres de MyParis. Nous offrons également la possibilité, avec un tarif très accessible, de visiter uniquement le musée pour les personnes qui sont déjà abonnées au Parc des Princes et qui n’ont pas forcément envie de découvrir le Stadium Tour. Notre objectif était d’avoir une grille tarifaire qui puisse s’adresser à toutes les cibles.
Quelles sont les retombées attendues ?
Nous attendons 200 000 spectateurs pour la première année, puis on espère que ça va grandir et progresser. Ensuite, l’idéal serait de monter jusqu’à 400 000 ou 500 000 spectateurs par an.
Quelles ont été vos inspirations pour la conception de la PSG Experience ?
Nous souhaitions parler de football, du PSG et de Paris à travers les expériences de VR. Par exemple, Birdly, un simulateur de vol très immersif en réalité virtuelle, permet de voler au-dessus du Parc des Princes, de la Tour Eiffel ou encore de Notre-Dame de Paris. Il y a aussi une activité qui permet de ramer sur la Seine au niveau du Trocadero en incarnant un joueur du club. C’est une manière différente de visiter Paris… Toutes nos expériences de VR sont potentiellement exportables et délocalisables dans des pays étrangers. Nous pouvons ainsi en faire des choses et des développements différents.
Pourquoi l’atmosphère et l’imagerie du Parc des Princes sont-elles si spéciales ?
Ce stade est situé dans Paris, c’est unique. Aujourd’hui, avec ce Stadium Tour, le Parc des Princes devient la seule enceinte sportive que l’on peut visiter dans Paris. Je pense que c’est aussi un point intéressant dans la perspective des grands événements sportifs qui arrivent en France. Ensuite, il y a une construction unique. Le Parc des Princes a une architecture singulière et c’est un réel objet architectural. Enfin, ce stade est unique grâce aux émotions qu’il a procurées lors des moments historiques du club. On se souvient tous des matchs, des personnes présentes avec nous lors de ces instants historiques au Parc des Princes… C’est aussi l’un des rares endroits où les Parisiens se retrouvent avec de la fierté et du partage.
Parmi les 50 ans d’histoire du club de la capitale, quel est votre moment préféré ?
Évidemment, j’en ai plusieurs… Mais je pense que je vais choisir les matchs de Ligue des champions du PSG à l’extérieur. Ce sont des déplacements inoubliables. Les voyages avec le Kop sont quand même uniques. Le dernier que j’ai vécu, c’est le voyage à Manchester pour assister à la rencontre contre les Red Devils. Forcément la fin de cette histoire est douloureuse, mais le déplacement pour le match aller était vraiment fantastique. C’est un souvenir exceptionnel.
Si vous deviez délivrer une passe décisive ?
Aujourd’hui, j’ai envie de faire la passe décisive à nos voisins. Nous sommes dans un quartier, celui du Parc des Princes, qui est très fort sur le sport à Paris. Nous avons vraiment des voisins formidables. Nous faisons cette interview dans le stade Jean-Bouin et nos voisins du Stade Français font un travail remarquable et portent des valeurs sur le sport, la transmission, mais également sur Paris qui sont extrêmement positives.